- La 1ère diffusion de Radio Verte
Au balcon de l’appartement de Jean-Edern Hallier, place des Vosges , le 13 mai 1977, la 1èrediffusion de Radio Verte. On reconnaît de gauche à droite : Alain Hervé, Brice Lalonde, Sotiris, Jean-Luc Léon et Antoine Lefébure.
- Un film, LIBRE ANTENNE, documentaire de 52 mn, de Matthias Sanderson et d’Antoine Lefébure. Novembre 2003.
Le documentaire LIBRE ANTENNE propose à travers des documents originaux et inédits de rendre compte de l'émergence en France des radios pirates dites « libres » de 1978 à 1981.
A cette époque, celle du monopole des ondes, celle de la censure et de la saisie des émetteurs, une bande de pionniers s’inspirent des radios off-shores anglaises et de l’éclatement du monopole italien pour tenter, à leur tour, une même aventure sur le territoire français.
Regroupés au sein de l'ALO, Association pour la Libération des Ondes, ces animateurs de radio Ivre et de radio Verte, puis de Carbone 14, de Radio Libertaire, de Radio Libertaire, de Radio Mégalo, de RFM, de radio Cité Future, de Radio Nova et de NRJ sont tous les principaux inventeurs de la FM et des radios locales privées qui aujourd'hui, dominent le paysage radiophonique de l'hexagone. Ils partageaient tous les mêmes frustrations, face à une offre restreinte et balisée, le même appétit de nouveautés musicales, de paroles libres et iconoclastes, bouleversant les habitudes, pour inventer un autre rapport à l'auditeur, une nouvelle offre de programmes.
Vingt ans plus tard, devant la caméra de Matthias Sanderson et d'Antoine Lefébure, ces précurseurs témoignent de leurs espoirs, de leurs désillusions, de leurs réussites ou de leurs échecs, à travers leurs souvenirs du temps des balbutiements de la bande FM.
Avec : Jean-François Bizot, Jean-Paul Baudecroux, Christophe Bourseiller, Michel Creis, Georges Fillioud, Jacques Fillioud, Michel Fiszbin, Jean-Marc Fombonne, David Guez, Jean-Marc Keller, Antoine Lefébure, Francis Mandin, Robert Ménard, Supernana, Andrew Orr, Patrick Van Troeyen.
- Extrait de l’interview d’Antoine Lefébure pour le magazine Médias, le 23 novembre 1991.
Les radios libres fêtent un anniversaire bien institutionnel. Mais d’autres, avant 1981, se sont passé d’autorisation pour émettre. Dès 1977, Antoine Lefébure et quelques amis, parmi lesquels Brice Lalonde, Jean-Edern Hallier et Pierre Viansson-Ponté, lancent une station pirate : Radio Verte.
En mai 1977 vous avez osé braver le monopole d’état sur les radios, aviez-vous une raison précise ?
Notre but était de libérer les ondes, c'est-à-dire de libérer la radio de la tutelle de l’état et du gouvernement. Passionnés de radio, nous ne pouvions pas exercer cette activité à cause du monopole.
Combien de temps avez-vous tenu avec cette station radio ?
Radio Verte a tenu de 1977 à 1981 avec quelques arrêts forcés jusqu ‘à la libération des ondes. Une fois la bagarre commencée, nous ne pouvions plus nous arrêter puisqu’il fallait créer une situation irréversible sans quoi nous risquions un simple replâtrage sans véritable liberté des ondes.
C’est le combat idéologique, mais Radio verte dans tout cela ?
Ce n’était pas un combat idéologique mais un combat pour la liberté d’expression, pour la possibilité d’exister sur les ondes, ce n’était donc pas seulement politique.
En quoi consistaient vos programmes ?
Il nous fallait résoudre trois difficultés pour réaliser de bons programmes. Nous manquoins cruellement d’argent, la plupart de nos animateurs n’étaient pas formés et notre audience était souvent limitée en raison du brouillage ce qui était décourageant. Nous diffusions de la musique peu ou pas programmée sur les ondes officielles et toutes les expressions des groupes minoritaires. Dans notre travail nous avons été aidé par des professionnels du service public comme Andrew Orr et Jean-Marc Fombonne et par notre ami Jean-Pierre Umbach de RTL. Ils nous donnaient des disques, des bandes et surtout des conseils.
Radio Verte avait-elle déjà une teinte écolo ?
Tout à fait à cause de notre nom et du soutien des écologistes. Ces derniers n’ont pas réalisé d’émissions car ils ne connaissaient pas la radio mais nous avons gardé une teinte sur les grands problèmes de l’environnement et du nucléaire. Nous ne voulions pas être une radio militante, il n’y a rien de plus ennuyeux à faire et à écouter.
Pourquoi Radio Verte a-t-elle disparu ?
En 1981, la nouvelle loi nous a imposé un partage de fréquence que nous avons expérimenté avec NRJ. Par malheur les socialistes ont passé un deal avec NRJ et la CNCL lui a donné sa fréquence à nos dépens. Fait raconté dans le livre d’Annick Cojean, « FM la folle histoire des radios libres ».
Pourquoi ne pas avoir continué après 1981 ?
J’étais écoeuré par cette affaire et de plus j’avais l’impression que les pionniers des radios libres qui revendiquaient le bénéfice de leurs actions allaient être terriblement déçus et n’auraient que des ennuis, c’est d’ailleurs ce qui est arrivé à la plupart. En fait j’ai été très content de disparaître du domaine de la radio en me lançant dans de nouvelles activités passionnantes au sein d’Havas.
- Les liens sur A Lefébure et les radios libres.
- Skyrock